samedi 22 novembre 2008

Shell Building

Le "Shell Building", aujourd'hui appelé "Washington Plaza" est un ensemble monumental dans le 8ème arrondissement qui va de la rue de Berry à la rue Washington. Vue depuis l'angle de la rue de Berry le passant est saisi par l'air de "Gotham city sur Seine" de ce bâtiment. Il a été construit par Lucien Bechmann en 1932 alors que celui-ci revenait d'un séjour d'étude aux Etats-Unis. Il se sert ici des connaissances qu'il a acquis en Amérique et organise son oeuvre autour d'une ossature en acier, de dalles chauffantes en béton pour les sols et pense l'organisation générale du bâtiment en fonction des ascenceurs, de la climatisation..
Lucien Bechmann est également l'architecte principal de la Cité Universitaire de Paris et de l'hôpital Rotschild ainsi que différentes immeubles de rapport et quelques HBM.




Mathilde Dion et Gilles Ragot ont consacré un travail très intéressant à cet architecte (disponible en ligne ici) dont voici un extrait:
"Au-delà du choix des matériaux les plus performants, Lucien Bechmann se distinguesurtout de ses confrères par l’adoption de procédés de mise en oeuvre modernes directementinspirés de ceux des États-Unis où il effectue un voyage d’étude. Il y assiste au montagerapide d’un chantier pré-industrialisé et géré d’une façon optimale grâce à la planificationminutieuse des différentes étapes de montage. De retour en France il applique avec succèsces procédés de gestion du chantier à toutes ses entreprises.À cet égard, sa plus belle performance demeure la construction de l’immeuble de bureauxde la Shell qui compte parmi les grandes réalisations parisiennes des années trente,largement publiées par la presse spécialisée. Un graphique d’avancement des travaux, étudié pendant plusieurs mois avant l’ouverture du chantier, règle jour par jour, presque heure par heure, l’ensemble des travaux."
This building is the work of Lucien Bechmann. In 1932, as he was coming back from a stay in America where he worked and got his inspiration with the sky scrappers, he received a command from Shell to realize a modern building that would integrate itself well with the typical parisian architecture surrounding. Building is now called Washington Plaza and is an office center.

lundi 17 novembre 2008

14 rue des saussaies

Le 14 rue des Saussaies a été construit par Alphonse Lejeune en 1846. C'est un bel immeuble constitué d'une succession de blacons et de loggias avec une dominance d'éléments vénitiens.
Alphonse Lejeune fut notamment en charge de la reconstruction en 1859 du Couvent des Loges, Pensionnat dit Maison d'Education de la Légion d'Honneur à Saint-Germain-en-Laye.



Chaque niveau présente des formes d'ouvertures différentes.

Pour prendre cette photo avec un peu de recul vous êtes quasiment obligés de rentrer sous le porche des ex-RG.

vendredi 14 novembre 2008

8 rue Fortuny

Toujours en continuant une promenade dans le quartier de la Plaine Monceau, arrêtez-vous devant le 8 rue Fortuny. Cet hôtel dénote un peu par ses couleurs pâles, ses colombages et son style historiciste « troubadour ».
Autour de la porte et des fenêtres du rez-de-chaussée c’est une floraison de statuettes, de moulures, de frises et de petites colonnes torsadées.
L’architecte, Alfred Boland s’est fait plaisir dans ces guirlandes et ces petites figurines malicieuses qui vous regardent en riant depuis leurs niches brodées.
Alfred Boland construisit également le n°42 dans la même rue et le 23 rue Clapeyron dont nous avions parlé ici.
La propriétaire du terrain en 1882 était une certaine Madame Streich (pas la cantatrice) qui a fait construire vers la même époque les lots du 6 et du 2 rue Fortuny. C’est au n°2 que vivait Edmond Rostand lorsqu’il écrivit Cyrano de Bergerac.

vendredi 7 novembre 2008

9 rue Fortuny

Cet ancien hôtel particulier a été construit entre 1889 et 1891 pour Monsieur Thibault-Morel par Paul-Adrien Gouny, l'architecte en chef des chemins de fer de l'Est.
C'est un petit joyau remarquable dans un secteur qui n'en est pas avare. Inscrit à l'inventaire des monuments historiques il présente les caractéristiques des fantaisies éclectiques du temps, avec des éléments médiévaux, gothiques et surtout renaissances.

Le décor de céramique polychrome a été réalisé par Jules-Paul Loebnitz dont le "Piéton de Paris" relate l'histoire dans cet article et dont l'APPL parle ici.


Le site abrite aujourd'hui une école professionnelle d'esthétique et de couture.

mardi 4 novembre 2008

27 rue Fortuny

Le 27 rue Fortuny est un curieuxhôtel particulier construit en 1879 par l'architecte Adolphe Viel pour Englebert (le même que le fabricant de pneumatiques ?). La façade est composée de trois travées décorée de carreaux en céramique turquoise.

Les couleurs turquoise et blanc se mélangent harmonieusement et donnent une touche lumineuse à la maison.

C'est là qu'habitait "La Belle Otero", une des plus célèbres courtisanes de la Belle Epoque.
Née dans une famille misérable d'un petit village de Galice, Caroline Otero est chassée à 12 ans de la maison familiale par sa mère. Elle débuta dans les cabarets de Barcelone puis à Paris.
En 1992 elle est une immense vedette, se faisant une spécialité des rôles de belle étrangère aux Folies Bergère ou au Théâtre des Mathurins.

Elle portait des tenues de scènes somptueuses, où les joyaux authentiques mettaient en valeur ses seins, qui furent si célèbres qu'on prétend que les coupoles de l'Hôtel Carlton à Cannes avaient été basées sur leur moulage !

Elle fut l'amie de Colette et l'une des courtisanes les plus en vue de la Belle Époque, avec Cléo de Mérode, Émilienne d'Alençon et Liane de Pougy avec qui elle entretint une rivalité tapageuse. A son palmarès de séductrice, la Belle Otero compte de nombreux duels et de six suicides. Elle séduisit des rois – Édouard VII du Royaume-Uni, Léopold II de Belgique – des aristocrates russes ou britanniques (le Duc de Westminster, le grand-duc Nicolas de Russie), des financiers, des écrivains, comme Gabriele d'Annunzio, des ministres comme Aristide Briand.

En 1898, Otero devient « la première star de l'histoire du cinéma » lorsque Félix Mesguich, à Saint-Pétersbourg, filme un numéro de danse au moyen d'un cinématographe Lumière. A la suite de la projection Mesguich sera expulsé de Russie. En 1915, à quarante-six ans, au sommet de sa gloire, elle se retire de la vie publique et s'installe à Nice ou elle prent sa retraite et se ruine au jeu sur les tapis verts de la Côte d'Azur.

Elle meurt à Nice le 10 avril 1965 à l'âge de 97 ans dans l’oubli et la misère.


L'article de Wikipédia sur le Belle Otero.