jeudi 26 février 2009

39 rue Chateaudun, les bains Chantereine

L'entrée des Bains Chantereine se situait en réalité à l'emplacement de l'actuel 40 rue de la Victoire et traversait tout le bloc pour ressortir au niveau du 39 rue Chateaudun, mais ce n'est que de ce côté-ci que subsiste la trace de cette ancienne institution avec cette large grille forgée.

Ces bains tirent leur nom de la rue Chantereine. C'est dans cette rue que s'installa Joséphine de Beauharnais puis, après son mariage, Napoléon Bonaparte. Au retour de l'expédition d'Egypte, on donna à la rue Chantereine le nom de "Rue de la Victoire". En 1815, on la débaptisa à nouveau pour lui rendre son nom de Chantereine, puis en 1830, retour à la rue de la Victoire, nom qu'elle gardât depuis.

L'établissement de bains fut créé au début du XIXème (1831?) à la place du Théâtre Olympique construit en 1796. Les considérables travaux d'assainissement et d'adjonction d'eau réalisé à Paris par Napoléon, notamment le projet du canal de l'Ourcq qui permettait l'arrivée d'une eau plus saine que celle de la Seine et de la Bièvre, avait lancé une grande mode des bains.

vendredi 20 février 2009

2 bis rue Léon Cosnard

Né en 1861 et mort en 1928, Charles Plumet a traversé une des époques les plus passionnantes pour l'architecture de Paris. Son oeuvre porte l'empreinte de cet itinéraire, mêlant les styles historiciste, art nouveau, art déco et jusqu'à Le Corbusier.
Architecte, décorateur, céramiste, n'est pas seulement au carrefour de plusieurs écoles mais aussi à la rencontre de plusieurs talents. En collaboration avec Tony Selmersheim (meubles), les sculpteurs Jean Dampt et Alexandre Charpentier, le dessinateur Félix Aubert, il crée le groupe de «l’Art dans tout».
Personnalité reconnu et apprécié par ses pairs, il sera chargé du placement des oeuvres lors du salon d'automne de 1905 qui marque le début du fauvisme et de Matisse. En 1925 il est architecte en chef pour l'Exposition des Arts décoratifs à Paris.
En 1920 un article du New York Times (cliquez ici) annonce la venue du grand architecte français pour une exposition qui montrera entre autres pourquoi les Français sont au moins aussi bon que les Allemands (on est en 1920).

Il réalisa égalemment l'édicule de la station de métro Porte des Lilas mais qui es dans un tel état aujourd'hui qu'on a du mal à juger de l'oeuvre.


Pour en savoir plus sur Plumet reportez-vous au site de Paris 1900 qui lui consacre 5 articles remarquables.
Charles Plumet (1861-1928) is a very interesting architect to study as his work and inspiration goes through one of the most creative architecture period in Paris. His work carries the print of the time, mixing historicist style, “art nouveau”, “art deco” and until Le Corbusier.
As an architect, a decorator and a ceramist, Charles Plumet is also a man that embraces different aspects of the construction.
Ha was highly regarded by the other artists of the time and occupied important positions such as being in charge of the decoration of the 1905 “Salon d’automne” which revealed Henri Matisse to the public.
In 1925 he was responsible for the big exhibition in Paris of the “Arts décoratifs”.

The building of rue Leon Cosnard is a nice piece of his early work, in which he mixed neo-gothic elements of the historicist style with more fluid and curved elements of “art nouveau”. The two smaller pictures at the end represents the subway station “Porte des Lilas”, one of his latest work.

vendredi 13 février 2009

6 rue Aumont-Thiéville

"J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J'aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l'avenue des Ternes"


Guillaume Apollinaire, extraits de "zones" dans "Alcools", 1913

Les ateliers qui accueillirent semble-t'il quelques unes des expositions de la joyeuse équipe des Arts Incohérents, abritent maintenant l'agence de communication JMS l’inconscient collectif.
C'est là que vécut et mourut le peintre Géo François.


In this quiet area north-west of Paris this nice workshop of architects was an element of the industrial buildings mentioned by one of the most famous French poet Guillaume Apollinaire in his poem: "zones". Many artists lived in this neighborhood around 1900.

mardi 10 février 2009

60 rue La Fontaine

La série "Hector Guimard" continue avec "l'hotel mezzara" au n° 60 de la rue La Fontaine.
Construit en 1910-1911 par Hector Guimard pour Paul Mezzara, un vénitien qui y vendait des tissus, l'hôtel fut vendu en 1930 à un cours privé puis en 1956 à l'Education Nationale qui le transforma en annexe de l'internat du foyer des lycéennes du 10 rue du Docteur Blanche; fonction qu'il occupe encore.







Et ici une video avec des vues intérieures
et là le lien vers le cercle Guimard : http://www.lecercleguimard.com/accueil.html
Hector Guimard builded this building located at number 60 of the rue La Fontaine in 1911, more than fifteen years after the first works that introduced the “Art Nouveau” style. The building was a command by a Venetian silk merchant. In 1930 the building became the property of a school and it belongs now to the Education Department which turned it to a boarding house.

dimanche 8 février 2009

142 avenue de Versailles

L'immeuble Jassedé, situé au 142 avenue de Versailles est l'oeuvre de la maturité pour Hector Guimard, 10 ans après l'atelier de Carpeaux et le début des travaux du Castel Béranger.

L'agencement des balcons ci-dessous est une bonne illustratrion du principe de Viollet-leDuc que Guimard avait fait sien : "La symétrie n'est nullement une condition de l'art, comme plusieurs personnes affectent de le croire; c'est une habitude des yeux, pas autre chose!"

Les années 1904-1914 sont les plus productives pour Guimard qui réalise alors de nombreux grands projets, parmi lesquels les immeubles de rapport de la rue Agar pour lesquels il est aussi entrepreneur. Deux familles contribueront particulièrement à cette activité de Guimard, les Grivellé et les Jassedé. C'est pour ces derniers - qui lui avaient déjà commandé leur hôtel de la rue Chardon-Lagache que Hector Guimard construira cet immeuble de rapport.
L'art de Guimard se voit dans tous les éléments de décoration, des soupirails...
... à la ferronnerie des balcons et les contours des fenêtres...
... au dessin de la porte d'entrée avec son numéro écrit en "chiffres Guimard".

The Jassedé building is an other command from Jassedé family that already asked Guimard to create their own house rue Chardon-Lagache. This building is quite representative of maturity years of Guimard, with the application of his ideas of non-symetrical construction that shows in the twisted balcony at the angle.

Curved drawings are visible in every details from the little cellar window to the top of the roof and including the street number above the door which shapes was registered by Guimard.

mercredi 4 février 2009

14 rue Fontaine, le Castel Béranger

Rue Jean de la Fontaine, au n° 14, se situe un immeuble étonnant qui est considéré comme l'oeuvre fondatrice de Hector Guimard et de l'Art Nouveau. L'immeuble était une commande de Elisabeth Fournier pour un immeuble de rapport de 36 appartements modestes (de 700 à 1500 francs par an !). Guimard avait carte blanche pour développer son style et ses idées mais il devait aussi tenir compte de la destination de l'immeuble notamment dans le coût et le choix des matériaux. C'est ainsi que la pierre de taille est réservée aux gros oeuvre qui ont besoin de plus de résistance et principalement sur la facade sur rue tandis que pour le coté il a recours à la meulière.
Dès l'achèvement des travaux, le Castel Béranger aura ses inconditionnels enthousiastes et ses détracteurs non moins emportés, qui auront tôt fait de surnommer la maison "le castel dérangé".Guimard était très attaché à préserver ses créations et il voulut garder secret le dessin de la grille le plus longtemps possible. La porte ne fut ainsi posé qu'au dernier moment et malgré les précautions de Guimard inspira d'autres réalisations comme le 12 rue Sédillot par Jules Lavirotte.

Guimard agit réellement en maître d'oeuvre sur ce projet, intervenant dans tous les aspects du projet. Ci-dessous - grâce à la gentillesse d'un habitant qui m'a ouvert la porte - quelques images de l'intérieur.